Marché du bois 2025 : une reprise maîtrisée et durable selon France Bois Forêt
Source : Observatoire Économique – France Bois Forêt (Édition 2025)
Introduction
Le rapport 2025 de France Bois Forêt confirme une reprise maîtrisée du marché des bois sur pied en France.
Après deux années de correction, la demande européenne et internationale soutient désormais les prix.
Avec une hausse moyenne de +7 % du prix des bois sur pied en 2024, la filière entre dans une phase de consolidation durable, portée par la résilience des essences stratégiques et la valorisation locale.
1. Un contexte de marché en recomposition
L’année 2024 s’est déroulée dans un environnement économique fragile :
Croissance modérée : +1,1 %
Recul des mises en chantier : -11 %
Conditions climatiques humides ayant perturbé l’exploitation
Malgré cela, la production forestière française a maintenu son cap.
Les experts forestiers ont mobilisé 1,3 million de m³ de bois, soit une adaptation fine à la demande réelle du marché.
💡 Résultat : un prix moyen de 90 €/m³, proche du record historique de 2022 (94 €/m³).
2. Tendances par essence : feuillus vs résineux
🌳 Chêne – 228 €/m³ (-3 %)
Après un pic observé entre 2021 et 2023, le marché du chêne s’ajuste.
Les volumes restent recherchés, mais la concurrence entre parqueterie exportée (Chine) et charpente traditionnelle (France, Royaume-Uni) crée une tension sélective sur les gros diamètres et les qualités supérieures.
👉 Le chêne reste la valeur refuge du marché français, mais la segmentation par qualité s’accentue.
🌲 Hêtre – stabilité confirmée (≈ 90 €/m³)
Le hêtre bénéficie d’une demande industrielle stable (ameublement, emballage, énergie).
Les marchés européens assurent la fluidité sans flambée de prix.
🌲 Douglas – forte progression (+14 %)
Le Douglas s’impose comme l’essence phare du redémarrage de la construction bois.
Sa valeur atteint un niveau record depuis 2022, stimulée par les besoins des filières locales d’ossature et de charpente.
🌳 Pin Maritime et Peuplier – revalorisation mesurée (+10 à +15 %)
Historiquement volatiles, ces essences retrouvent une place centrale dans l’économie régionale, notamment en Bretagne et dans le Sud-Ouest.
3. Une filière énergétique en croissance
La demande en bois énergie continue de progresser :
Bûches H1 : +1 à +3 %
Plaquettes et connexes : +5 à +7 %
Granulés et sous-produits : +10 à +14 %
Cette dynamique renforce l’objectif de valorisation intégrale de la ressource forestière, un axe clé de rentabilité pour les scieries et le négoce.
4. Lecture économique : un marché en reprise structurée
L’indice général des prix des bois sur pied en forêt privée a bondi de 7 % en 2024, confirmant une tendance haussière amorcée depuis 20 ans.
Les résineux rebondissent après une correction de –13 % en 2023.
Les feuillus majeurs (chêne, hêtre) se stabilisent, marquant un retour à la normalité économique.
Les volumes de bois d’œuvre, légèrement en retrait, sont compensés par la dynamique du bois énergie (+15 %).
5. Enjeux 2025–2026 : opportunités et vigilance
🔹 Opportunités
Marché international favorable : exportations vers l’Asie et le Royaume-Uni en reprise
Valorisation locale : circuits courts et essences régionales mieux rémunérés
Transition énergétique : le bois s’impose comme ressource stratégique
🔸 Menaces
Tension sur la ressource : mobilisation en recul pour la 3ᵉ année consécutive
Conditions climatiques instables impactant l’exploitation
Pression concurrentielle sur le chêne entre usages nobles et industriels
6. Position des acteurs français
Les propriétaires forestiers adoptent une approche prudente et stratégique :
➡️ ajustement des ventes, anticipation des coupes, et recherche de valeur ajoutée locale.
Les scieurs français, quant à eux, appellent à une régulation du marché export, notamment sur le chêne, afin de préserver la transformation nationale.
Cette convergence souligne une volonté collective de coordonner la gestion forestière et la stratégie industrielle.
Conclusion : vers une filière française solide et connectée
L’année 2025 confirme une filière forêt-bois française en phase de maturité.
La stabilisation des prix ouvre la voie à une croissance plus structurée et à une meilleure résilience face aux aléas climatiques et économiques.
Entre adaptation climatique, valorisation économique et cohésion interprofessionnelle, les perspectives pour 2026 s’annoncent équilibrées et prometteuses.